Lecteurs précaires : définition

Notre sujet de réflexion de cette année porte sur les lecteurs précaires. Pour définir ce que nous appelons « lecteurs précaires », nous nous sommes appuyés sur les particularités de nos établissements scolaires, nos pratiques disciplinaires et interdisciplinaires, nos expériences pédagogiques individuelles ou en équipe et notre connaissance parfois intime des usagers qui fréquentent nos centres de documentation et d’information.

En premier lieu, nos usagers sont des élèves, collégiens ou lycéens.

En deuxième lieu, nos usagers sont des pré-adolescents, des adolescents ou de jeunes adultes, avec chacun leur individualité propre.

En tant que professeurs-documentalistes, nous sommes des professionnels de la promotion de la lecture. Pour nous, un jeune « lecteur précaire » est un jeune qui ne lit pas ou à des difficultés de lecture dans deux situations :

  • ses activités scolaires : lectures prescrites par les enseignants de disciplines ou par les programmes scolaires.
  • ses activités extra-scolaires : lectures plaisir, lectures détente.

Notre parti-pris est de penser que ce jeune n’a pas « rencontré » la lecture qui lui convient car ce qui lui a été prescrit n’était pas adapté à ses besoins.

Ainsi, nous avons désigné sous le terme de « lecteur précaires », les élèves à besoin spécifiques : dys-, malvoyants, non- francophones, décodeurs. Pour ces lecteurs à besoin spécifiques, nous nous sommes appuyés sur les solutions techniques, favorisées par le numérique, mises en place ces dernières années pour favoriser une lecture « inclusive » dans nos CDI. Notre regard s’est porté sur les expérimentations mise en place dans les bibliothèques publiques (1).

Mais ces critères ne nous ont pas semblé suffisants. Le vieux clivage socio-culturel entre « lectures légitimes  » et « lectures illégitimes » analysé par Joëlle Bahloul dans son étude des années 90 sur « les faibles lecteurs » (2) reste encore prégnant dans nos CDI face à la lecture dite « scolaire ». Nous avons ainsi inclus dans notre définition de « lecteurs précaires », les élèves qui disent qu’ils n’aiment pas lire parce qu’ils se sentent incapables de lire un livre documentaire ou un roman sans illustration ou de plus de 100 pages ou tout simplement parce qu’il s’agit d’un « classique ». Pour répondre à l’enjeu de faire tomber le plafond de verre sous lequel bute le jeune, pour lutter contre d’auto- dévalorisation de ses pratiques de lecture, nous avons partagé nos expériences d’animateurs au sein de nos CDI et dans les salles de classe : sélection thématiques, participation à des concours littéraire, promotion de la littérature jeunesse, de la bande-dessinée et des mangas, mise en valeur des « lectures faciles ».

F. Haddad, collège A. Laplace, pour le district 4.

Sources :

  1. « Bibliothèque et inclusion », Bibliothèque(e) – Revue de l’association des bibliothécaires de France n° 80 – octobre 2015

https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/67095-80-bibliotheques-et-inclusion.pdf

2. Joëlle BAHLOUL, « Lectures précaires : étude sociologique sur les faibles lecteurs », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1987, n° 5, p. 475-476.

https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1987-05-0475-001

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